Cas clinique
Dermatose à IgA linéaire induite par le vérapamil : présentation inhabituelle à type de nécrolyse épidermique toxiqueVerapamil-induced linear IgA disease mimicking toxic epidermal necrolysis

https://doi.org/10.1016/j.annder.2010.10.028Get rights and content

Résumé

Introduction

La dermatose à IgA linéaire (DIGAL) est une dermatose bulleuse auto-immune rare, caractérisée par un dépôt linéaire d’IgA dans la zone de la membrane basale. La DIGAL peut être idiopathique ou induite par des médicaments, en particulier la vancomycine. Le diagnostic clinique peut s’avérer difficile en raison de l’hétérogénéité de sa présentation, avec des formes évocatrices de dermatite herpétiforme, de pemphigoïde bulleuse, de pemphigus vulgaire, d’érythème polymorphe ou encore de nécrolyse épidermique toxique.

Observation

Nous rapportons un cas de DIGAL survenu chez une femme de 91 ans traitée par vérapamil pour un angor stable. L’éruption évoquait cliniquement une nécrolyse épidermique toxique (NET) mais l’immunofluorescence directe révélait la présence d’IgA sur la membrane basale, permettant de rectifier le diagnostic.

Discussion

À notre connaissance, aucun cas de DIGAL induite par le vérapamil n’avait été publié jusqu’ici. De nouvelles observations de ce type pourraient confirmer le lien entre le médicament et l’éruption.

Summary

Background

Linear IgA bullous dermatosis is a rare auto-immune bullous dermatitis characterized by linear IgA deposits in the basal membrane zone. Clinical diagnosis may be difficult due to the various clinical presentations mimicking bullous pemphigoid, pemphigus, erythema multiforme or toxic epidermal necrolysis. Linear IgA may be idiopathic or due to drugs, particularly vancomycin.

Patients and methods

We describe a 91-year-old woman treated with verapamil for coronary disease who developed an eruption presenting as a toxic epidermal necrolysis, although the diagnosis was amended after direct immunofluorescence revealed IgA deposits in the basal membrane zone.

Discussion

Ours appears to be the first reported case of verapamil-induced linear IgA bullous dermatosis.

Section snippets

Observation

Une femme de 91 ans développait une éruption maculopapuleuse prédominant sur le tronc au 13e jour d’un traitement par vérapamil prescrit pour un angor stable. Ses principaux antécédents étaient un adénocarcinome colique localisé traité par chirurgie deux ans plus tôt, et un angor stable évoluant depuis 20 ans. Son traitement habituel comportait en outre un dérivé nitré, du furosémide, de l’ésoméprazole et du lorazépam. Le vérapamil (Isoptine®) avait été introduit en remplacement du diltiazem

Discussion

Les premiers cas de dermatose à IgA linéaire ont été décrits et considérés comme appartenant à une entité distincte de la dermatite herpétiforme à la fin des années 1970. La physiopathologie de cette affection reste à l’heure actuelle encore incomplètement connue [3], [4]. Cliniquement, dans la forme idiopathique de l’adulte, la maladie peut prendre des aspects assez polymorphes à type de bulles et d’érythème de topographie ubiquitaire, auxquels peut s’associer un prurit ; l’atteinte muqueuse

Conflit d’intérêt

Aucun.

Références (19)

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