Cas clinique
Rosacée fulminante au début d’une grossesse par fécondation in vitro et transfert d’embryons (FIVETE)Rosacea fulminans in the early course of a pregnancy by in vitro fertilization with embryo transfer

https://doi.org/10.1016/j.annder.2008.04.015Get rights and content

Résumé

Introduction

La rosacée fulminante est une forme grave et rare de rosacée qui débute de façon soudaine chez une femme de 20 à 40 ans. L’étiologie est inconnue. Nous rapportons un cas apparu au début d’une grossesse et discutons le rôle des facteurs hormonaux et les options thérapeutiques.

Observation

Une femme de 32 ans, sans antécédent dermatologique, a consulté pour une dermatose faciale apparue brutalement dans les trois premières semaines d’une première grossesse obtenue par fécondation in vitro après stimulation hormonale par FSH recombinante (follitropine alfa) et inhibiteur de la LH-RH (cétrorélix). Elle n’appliquait aucun topique, en particulier dermocorticoïde, ne prenait aucun médicament, et n’avait aucune autre anomalie à l’examen clinique. L’éruption a persisté pendant toute la grossesse malgré différents traitements. Après l’accouchement, on a constaté une amélioration partielle en deux semaines, puis une stagnation. Un traitement par isotrétinoïne 0,5 mg/kg par jour a permis la disparition des lésions papuleuses et pustuleuses en trois semaines, mais l’érythème persistait six mois après l’accouchement.

Discussion

Cette observation pose la question du rôle de la stimulation de l’ovulation et de l’imprégnation hormonale de la grossesse dans la survenue de la rosacée, d’autant que la malade n’avait jamais souffert d’acné ni de rosacée auparavant. L’éruption ayant persisté jusqu’à l’accouchement, la responsabilité de la stimulation ovarienne paraît moins probable que celle de la grossesse. La récidive de la dermatose lors d’une deuxième grossesse serait un argument chronologique fort pour étayer cette hypothèse et exclure une simple coïncidence.

Summary

Background

Rosacea fulminans is a rare and severe form of rosacea, with acute onset in women between 20 and 40 years. Although the aetiology remains unknown, pregnancy has been reported to be a triggering factor. We report a case of rosacea fulminans occurring at the onset of pregnancy and discuss a possible triggering role of endocrine factors, as well as therapeutic options.

Case report

A 32-year-old woman with no previous history of dermatological disease consulted for rosacea fulminans appearing within the first three weeks of her first pregnancy, which required hormonal stimulation with recombinant FSH (follitropin alpha, Gonal F®) and an LHRH inhibitor (cetrorelix, Cetrotide®). She did not use topical corticosteroids or any other medication and had no other abnormalities at clinical examination. The skin disease lasted throughout pregnancy despite different treatments. After delivery, moderate improvement was observed within two weeks. Treatment with isotretinoin 0.5 mg/kg/day was started three months after delivery and led to the disappearance of the papular and pustular lesions within three weeks, with persistence of the erythema for six months.

Discussion

The patient had never previously presented from acne or rosacea and the question of the responsibility of hormonal changes induced by stimulating ovulation or pregnancy can be raised. However, since her rosacea lasted throughout pregnancy, a causal role of the drugs used for ovarian stimulation appears unlikely. We suggest that pregnancy was the major triggering factor in this case. The recurrence of the skin disease on a subsequent pregnancy would constitute a strong argument to support this hypothesis and rule out simple co-incidence.

Section snippets

Observation

Une femme de 32 ans, sans antécédent dermatologique, consultait pour une dermatose faciale apparue brutalement dans les trois premières semaines de sa première grossesse. Ses antécédents gynécologiques comprenaient une endométriose pelvienne et une dysovulation responsable d’une infécondité. L’endométriose avait été traitée par cœliochirurgie, puis par un analogue de la gonadolibérine (GnRH), la leuproréline (Enantone® LP, une dose de 11,25 mg huit mois avant la grossesse). L’hypofertilité avait

Discussion

La sémiologie clinique permet d’affirmer le diagnostic de rosacée fulminante. Les lésions sont apparues au début d’une première grossesse qui succédait à une stimulation hormonale ; l’éruption ne s’est pas améliorée avant l’accouchement. Cela pose la question du rôle respectif, dans le déclenchement et la persistance de la rosacée, des médicaments stimulant l’ovulation et de la grossesse.

La malade avait eu une stimulation hormonale six mois auparavant par follitropine seule, sans développer de

Références (12)

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Cited by (12)

  • Signs and symptoms of rosacea

    2014, Annales de Dermatologie et de Venereologie
  • Diagnosis and Treatment of Rosacea Fulminans: A Comprehensive Review

    2018, American Journal of Clinical Dermatology
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